samedi 12 avril 2014

Echappée politique lettonne

CE N'EST PAS tous les jours que l'on peut écrire un article sur la vie politique lettonne sans trop se soucier du manque de place. J'imagine la tête de mes interlocuteurs dans les journaux auxquels je contribue si je leur proposais un papier de douze mille signes sur les rapports de force entre partis et personnalités politiques de Lettonie, sur les manœuvres des uns et des autres, etc. Il est vrai que, dans le genre sujet "grand public", il y a mieux. Heureusement qu'il existe des espaces où l'on peut, de temps à autre, s'épancher – certes pour pas un sou – sur un tel sujet en entrant dans les détails, en laissant la place aux nuances et aux éléments d'enquête glanés au fil des mois. C'était le cas tout récemment dans la revue Regard sur l'Est. Avant de reproduire le début de cet article (et d'inviter les curieux à poursuivre la lecture sur le site de la revue), j'admets volontiers qu'il aurait pu être encore plus complet, encore plus nuancé, encore mieux renseigné. Douze mille signes, finalement, c'est très court...


Incertitudes dans la Lettonie de l’après-Dombrovskis

Le 01/04/2014

Plus de quatre mois après la démission du Premier ministre Valdis Dombrovskis, le nouveau gouvernement reste perçu comme une solution temporaire, en attendant les élections législatives d’octobre. Sur fond de crise russo-ukrainienne, nombreux sont ceux dans le pays qui craignent une montée des tensions ethniques.

Pourquoi et dans quelles conditions Valdis Drombovskis a-t-il démissionné, le 27 novembre 2013? La question reste sans réponse claire et définitive. Même l’entourage de l’ancien Premier ministre en est réduit, comme tant d’autres, à émettre des hypothèses. Si celui qui dirigeait le pays depuis le 12 mars 2009 –un record national de longévité– n’est pas revenu publiquement sur cet épisode, il est possible d’avancer quelques explications plausibles.

Officiellement, l’intéressé a assumé la responsabilité politique de la tragédie qui, six jours plus tôt, venait d’endeuiller le pays[1]: dans l’émotion suscitée par le décès de 54 personnes lors de l’effondrement du toit d’un supermarché de Riga, ce geste fut le plus souvent applaudi. Était-ce pour autant au Premier ministre de démissionner dans un tel contexte, V. Dombrovskis ayant réussi à incarner une certaine stabilité politique dans un pays qui en manquait jusqu’alors? N’aurait-il pas été plus logique et justifié que des personnes directement impliquées dans la conception, l’application et le contrôle de normes portant sur la solidité des bâtiments assument leurs responsabilités?

Au lieu de cela, c’est le principal architecte de la politique économique du pays qui rendait son tablier à un peu plus d’un mois d’une échéance importante justifiant, dans le discours officiel, les mesures d’austérité décidées par son gouvernement: le passage à l’euro, au 1er janvier 2014.   PAR ICI LA SUITE